Daniel – conseiller voyage Yunnan chez China Roads

Quelques questions à Daniel – son histoire, ses conseils et coups de coeur

Quel est ton lien avec la Chine ? Ton premier voyage en Chine ?

En 2006, alors que je venais juste d’obtenir mon dernier diplôme en formation continue, je décidais d’aller prendre l’air. Je laissais costumes et collection de BD aux bons soins des amis, en disant :  « je reviens dans un an»… C’était le plan, jusqu’à ce que mon chemin passe par la Chine. Je n’avais aucune intention de m’y rendre, guère aidé par les images de mégapoles surpeuplées dont m’abreuvaient mes collègues asiatiques. Pourtant, à peine arrivé à Hanoi je me retrouvais sans y avoir songé dans les jardins de l’université des mandarins. Est-ce à cause des vieilles pierres et des caractères mystérieux qu’elles arborent ? Ou peut-être l’ambiance contemplative du lieu ? Toujours est-il qu’en sortant, je me rendis directement au consulat de Chine pour y obtenir un visa pour l’Empire du Milieu.

Je n’avais aucune idée, en passant le pont sur le fleuve rouge qui fait office de frontière avec la province chinoise du Yunnan, que j’entrais alors dans ma nouvelle vie. Ma première soirée en terre chinoise fut l’une des plus mémorables de ma vie : accueilli en frère par de parfaits étrangers, je me sentis entrer dans un autre monde.

Dès lors, je n’ai pas eu de cesse d’essayer de comprendre ce peuple, ces peuples et leurs langues et coutumes si variées, mais tous unis par les mêmes caractères.   

Où vis-tu actuellement ?

A 2.000 mètres d’altitude au pied des monts Cangshan et face au lac Erhai, en bordure de la vieille ville de Dali, au Yunnan. Elle a beaucoup évolué depuis mon arrivée, le tourisme a étendu son empreinte. Ça n’est pas sans avantages, on y trouve par exemple aujourd’hui une sélection gastronomique à la mesure de la diversité des personnes qu’on y croise : aux habitants historiques de la vieille ville, longue lignée de commerçants et paysans Bais accoutumés aux échanges sur les anciennes routes de commerce, se sont joints aujourd’hui des artistes, des créatifs culturels et des familles en recherche d’une vie plus saine, plus simple. Cela fait de Dali un véritable creuset culturel, lieu de rencontres hautes en couleurs! Et puis le charme de la ville persiste pour qui sait s’écarter des lieux les plus fréquentés, et la plaine qui l’entoure garde son indicible douceur de vivre, ses champs et ses villages inondés de soleil toute l’année.

Quelle est ton lieu préféré en Chine ?

Sans conteste, Weishan ! Ça tombe bien, c’est à une heure de chez moi (rires). Même depuis Dali où le rythme est agréablement lent, on sent la différence en arrivant à Weishan. Il s’agit aussi d’une vieille ville, mais là, le tourisme ne s’est pas encore vraiment déployé. Il y a cette nonchalance dont il faut faire l’expérience pour la comprendre, à peine arrivé je sens toujours mon pas se ralentir, mon rythme se régler sur celui des gens du coin : que ce soit pour une partie d’échecs sur la place ombragée, une balade en famille dans la rue principale, ou autour d’une table de barbecue à la nuit tombée, ici on vit encore au rythme de la Chine éternelle, entouré de bâtisses plusieurs fois centenaires. C’est à Weishan qu’on trouve, j’en fais chaque l’expérience avec les voyageurs que j’accompagne, la Chine dont nous avons pu rêver enfants.

Quand partir ?

Le printemps de mars à mai et l’automne de septembre à novembre sont bien sûr les saisons les plus douces. Mais j’aime personnellement beaucoup les lumières de l’hiver, toujours tempéré en journée, ainsi que l’été dont les averses nous tiennent à l’écart des grosses chaleurs.

Une expérience à réaliser ?

Comment ne pas évoquer la randonnée dans les Gorges du Saut du Tigre au nord de Lijiang ? Le site est de classe mondiale et la multitude des touristes reste sagement parquée dans les escaliers qui descendent au bord du fleuve, alors que le chemin de randonnée, aérien mais facile d’accès même aux enfants, offre des vues spectaculaires entre ciel et terre, face aux 4.000 mètres de mur minéral de la paroi nord du Dragon de Jade.

Un lieu de Chine où tu retournerais volontiers ?

Le Tibet, où je je ne suis pas allé depuis 2007. J’avais rejoint Lhassa après avoir fait la Kora autour du mont Kailash. La vibration énergétique de cette ville emplie de pèlerins tibétains était tellement forte que je fus obligé de la quitter, en pleurs. J’aimerais beaucoup y retourner aujourd’hui, plus serein.

Quelles destinations de voyage conseilles-tu en Chine ?

Au risque de prêcher pour ma paroisse, je recommande sincèrement le Yunnan, et les provinces voisines du Sichuan et Tibet. Un vrai grand bol d’air pour les voyageurs, à la découverte de peuples aux cultures encore fortement ancrées.

Un film à découvrir avant de voyager en Chine ?

 « The Bird People of China », une féérie moderne qui rend tellement bien hommage aux admirables gens des montagnes du Yunnan.

Un restaurant ou un plat dont tu raffoles

Un plat révolutionnaire ! Le porc braisé rouge, spécialité de la province du Hunan et plat favori du grand timonier. 

Et à l’approche de l’été, la salade de chou chinois du Shandong, tellement simple qu’on ne peut pas la rater, même à la maison : du chou effilé, beaucoup d’ail et de la sauce soja avec une pointe d’huile de sésame, à consommer sans modération ! 

Un souvenir à rapporter de Chine ?

Du thé, bien entendu. Je suggère de ramener du thé noir (qu’on appelle rouge ici), très bon pour la santé, en particulier pour les personnes au-delà de 40 ans. Et s’il vous reste un peu de place dans les bagages, je recommande fortement un service à thé : plateau en bois ajouré avec plateau de trop-plein, théière en argile pourpre de Jianshui et ses petites tasses assorties, effet garanti !

Un dernier conseil ?

Dans le monde post-COVID, beaucoup d’entre nous ressentent le besoin de prendre un grand bol d’air pur, de se rapprocher de l’essentiel, d’aller à la rencontre d’autrui (en respectant les distances de sécurité, naturellement !).

Le Yunnan, largement épargné par l’épidémie, est l’endroit idéal où déconnecter, se ressourcer et se rapprocher de la terre : l’air y est pur, la nourriture est saine, les possibilités de randonnée, vélo et autres activités de plein air sont nombreuses,  les habitants simples et accueillants.

Alors n’hésitez pas, nos équipes locales comptent sur le retour des voyageurs pour reprendre, elles aussi, le cours de leurs vies.

A bientôt !