Fêtes des lanternes
Signification et légendes associées
Les explications concernant cette cérémonie varient d’une personne et d’une région à l’autre. Une chose est sûre, elle a toujours lieu le jour de la première pleine lune de chaque année et clôt le cycle des festivités du Nouvel An chinois. On la nomme également Xiaoguonian (petit Nouvel An) ou encore Yuanxiao (nom d’un dessert).
Origine pékinoise des lanternes
Les légendes relatant l’origine de la fête font état de la colère d’un dieu menaçant d’incendier la capitale le 15ème jour du premier mois lunaire. Une personne astucieuse aurait alors eu l’idée de faire sortir tous les habitants dans la rue ce soir-là avec des lanternes rouges, et d’en accrocher à toutes les portes afin que le dieu, croyant la ville déjà en proie aux flammes, se retire. Dans la version la plus populaire, la menace divine est un canular monté par un conseiller impérial au grand cœur afin de permettre à une jeune servante du palais de sortir et de revoir sa famille pour un soir.
L’origine bouddhique des lanternes
Une autre histoire raconte que sous la dynastie des Han (206 av. J.-C.-220), le bouddhisme s’est répandu largement en Chine. Après avoir appris que les moines avaient coutume le 15 du 1er mois lunaire de regarder les reliques du bouddha et d’allumer des lampes pour honorer les dieux, l’empereur a ordonné d’allumer aussi ce jour au soir des lanternes dans le palais impérial et les temples pour les honorer à son tour. Depuis lors, ce rite bouddhique est devenu progressivement une grandiose fête populaire en Chine.
Quelles sont les festivités ?
En Chine, la population (de nos jours, surtout les enfants accompagnés de leurs parents) sort pour une promenade à la nuit tombée une lanterne à la main. Bien que les modèles traditionnels (huadeng) en papier illuminés à la bougie gardent leurs adeptes, on en trouve de plus en plus faits en plastique et équipés de piles. Les effigies des personnages de dessins animés préférés des jeunes font concurrence aux motifs traditionnels (animaux et plantes, scènes légendaires ou mythologiques).
Dans la journée, on organise des représentations artistiques : la danse des lions, la danse du dragon, la danse du bateau, la danse de yangge, la danse aux tambourins et la marche sur des échasses. Le soir, on admire en plus des lanternes, des feux d’artifices. Dans plusieurs villes, le gouvernement organise de tels feux.
Jouer aux devinettes qui sont écrites sur les lanternes est une activité populaire. Si on a trouvé le mot de l’énigme, on peut remporter un cadeau. Cette activité date de la dynastie des Song (960-1279). Ce jeu intellectuel a les faveurs du peuple chinois de toutes les couches sociales.
Il est de tradition de manger une soupe de Yuanxiao (ou Tangyuan), dessert éponyme de la fête. Ce sont des boulettes de pâte de riz farcies (en majorité sucrées) cuites à l’eau, dont la forme arrondie symbolise la plénitude, la famille réunie et la satisfaction des besoins.
Dans les régions tibétaines, c’est une des cérémonies majeures du Mönlam et les lampes au beurre de yack remplacent les lanternes rouges chinoises. Grand rassemblement des croyants où l’on rend hommage aux bouddhas par l’offrande de lampes, et où l’on peut admirer les magnifiques modelages de beurre exposés : fleurs, oiseaux, animaux et personnages.
Les gens sortent dans la rue qui s’illumine des petits feux des lampes, on y danse et chante.
Les lieux
Chengdu
De nombreuses activités ont lieu à Chengdu qui se pare de mille feux lors de ce festival notamment au temple Qingyang pour les cérémonies religieuses.
Xiahe – Labrang
Le 15ème jour : Cérémonie du Torma et des sculptures en beurre de yak. D’origine indienne, c’est un gâteau-offrande, spécialement préparé et dédié aux Bouddha, bodhisattva et Protecteurs du Dharma, lors d’une cérémonie d’offrande rituelle. Cette pratique à abouti à la création, au Kumbum Ta’ersi à Xining, d’une forme d’art unique au monde. Traditionnellement, ces sculptures multicolores faites de farine et de beurre faisaient l’objet de compétition entre les moines des différents collèges. Ceux de Labrang dévoilent de spectaculaires Tormas géants sculptés à la main, vers le troisième jour du Mönlam.
Kumbum Ta’ersi près de Xining
Les nouvelles sculptures en beurre de yak sont dévoilées et consacrées.